Voeux légers : la gravité est ensevelie sous la neige
Publié le 6 Janvier 2009
Depuis hier soir, Tours est comme ensevelie sous 15 cm de neige. La ville en est toute transformée, habituée
qu'elle est à la douceur du climat.
Une image de ce paysage devenu insolite et exotique pour notre région me semble donc idéale pour accompagner ce début d'année et vous souhaiter 2009, légère, légère comme ces flocons blancs tombés hier sur nos yeux ébahis.
A l'heure où je vous parle, les chars sont entrés dans Gaza et nos journaux alignent chaque matin, de manière froidement comptable, les morts en plus, là-bas.
Moi j'arrête d'écouter la radio dès l'aube. Je ne trouve pas utile de rajouter ma souffrance à la souffrance
des
victimes. Je préfère regarder tout ce blanc floconneux qui luit sous le soleil et envoyer à nos amis palestiniens et israëliens, un peu de la joie que je trouve dans cette contemplation du paysage, un peu de cette vie qui innonde chaque cellule de mon corps, puisque j'ai la chance, moi, de vivre en paix. Je garde ainsi la guerre à distance et leur dis que la vie est plutôt dans cette paix, que dans la fureur de la haine. Même si je conçois bien que le passé est le passé et qu'ils ont sûrement les meilleures raisons du monde de se battre. Il est grand temps que la résistance qui s'installe devienne non violente, si ces peuples veulent avoir quelque possibilité d'arrêter le conflit. Mais c'est sans doute plus facile à dire, de loin, qu'à mettre en oeuvre, sur le terrain.
Quoiqu'il en soit, je réalise une fois de plus la chance d'habiter ici plutôt que là-bas.
Et la chance aussi, quand il gèle dehors, de vivre sous un toit bien au chaud.
Ou, comme ce midi, de me faire inviter dans un savoureux restaurant par une amie chère.
Merci la vie, quoi, merci!