Audition des jeunes : ne faisons pas la sourde oreille !
Publié le 5 Janvier 2015
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Dans un monde devenu de plus en plus sonore, avec l’utilisation courante d’écouteurs et de baladeurs MP3, les conseils d’audition s’avèrent de plus en plus fondamentaux notamment auprès des jeunes. Prêtons leur l’oreille !
« Un jeune de 16 à 35 ans sur deux ressent ou a déjà ressenti des acouphènes passagers ou permanents », explique Jean Stanko, audio-prothésiste.
Nous vivons dans un monde de plus en plus sonore depuis 20 à 30 ans avec la présence de baladeurs, musique amplifiée et l’utilisation d’oreillettes pour les ordinateurs (jeux vidéos…). Nos oreilles souffrent donc davantage de troubles de l’audition, dûs à une mauvaise utilisation de ces outils.
Si les jeunes commencent à assimiler la question du danger lié au volume sonore, pour autant, ils font rarement le lien entre le volume et la durée. L’intensité (au delà de 80dB) est dangereuse pour l’oreille et la durée (au delà d’1h par jour) est fatigante. Nos 15000 cellules cillées qui transforment la vibration du son en information pour le cerveau se détruisent progressivement si le bruit est trop fort. Elle se fatiguent si le bruit dure dans le temps et vieillissent prématurément.
Des conseils qui ne leur casseront pas les oreilles
« Après avoir écouté une musique forte, assisté à un concert, joué dans une cour de récréation bruyante, il est souhaitable de mettre l’oreille au repos, dans le silence.» conseille le Dr Mireille Tardy, médecin ORL. “ Les adolescents ne doivent en aucun cas modifier les casques des baladeurs et MP3 pour se procurer des sensations plus fortes! Ces appareils sont limités de par la loi à 100dB ce qui est déjà trop si on les écoute longtemps, soit plus d’une heure par jour!” Elle recommande également de ménager des plages sans écoute de musique durant la journée.
Par ailleurs, lors des concerts, porter des protections d’oreilles s’avère indispensable, préconise le médecin. Mais cela ne suffit pas forcément lorsque l’enfant est jeune. « S’il se trouve près des baffles, la vibration est tellement forte qu’elle rentre directement dans le crâne par l’os, c’est dangereux ! » déplore Jean Stanko.
Enfin, selon le Dr Tardy, il convient de s’endormir dans une atmosphère de 30dB maximum, donc sans écouteurs, ni musique dans les oreilles.
Lorsqu’il ressend une gêne ou un acouphène, l’enfants ne doit pas hésiter à en parler à adulte (parent, infirmière, surveillant, enseignant…). En cas d’exposition forte et grave au bruit, le premier reflexe est de mettre l’oreille au repos (silence) et de consulter en urgence. Plus on intervient vite, plus on peut agir sur le mal.
« Mais la meilleure chose reste la prévention » explique la spécialiste. Le test ORL tonal et verbal permet d’identifier clairement un trouble auditif, chez l’adolescent de plus de 16 ans surtout.
Autant de conseils pour mettre la puce à l’oreille de nos enfants, pas toujours enclins à baisser le son !
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Prévenir plutôt que guérir
« Nous avons créé l’association « Journée Nationale de l’Audition » il y a 18 ans pour informer la population, et en priorité les jeunes, des problèmes et risques de l’audition. Nous préférons prévenir que guérir lorsqu’il est trop tard. Notre rôle est surtout d’informer les écoles, en leur donnant des outils pédagogiques pour expliquer aux élèves comment fonctionne l’oreille, avec beaucoup de conseils (utilisation des MP3, écouteurs…). Près de 200 établissements participent chaque année à la campagne dont le point d’orgue se situe le 12 mars prochain. Nous organisons tests d’audition, concerts pédagogiques, rencontres-débats associant les familles, distribuons des kits de sensibilisation aux infirmier(e)s, profs de SVT... Le conte « la fabuleuse histoire de Tintamarre » touche les enfants d’âge primaire, alors que le programme « Nos oreilles on y tient » s’adresse, lui, aux collégiens et lycéens. Depuis notre création, la sensibilisation des jeunes a progressé, mais il reste encore beaucoup à faire !»
Jean Stanko, audio-prothésiste, président et co-fondateur de la JNA
Conseils, ouvrages et documents à retrouver sur le site : www.jna.org
Article paru dans La Voix des parents - Janvier-février 2015