HISSEZ LES VOILES DE LOIRE !

Publié le 2 Septembre 2013

Embarquement immédiat à bord de vieux gréements sur le fleuve sauvage entre Touraine et Anjou ! A la barre, des mariniers ou pêcheurs de Loire jouent les guides.

Photo Catherine Levesque

Photo Catherine Levesque

La toue cabanée s'ancre au crépuscule aux abords d'une île de Loire. Ce bateau à fond plat peut naviguer avec un faible tirant d'eau, parfois moins de 30cm ! Une bonne façon pour Jean, le capitaine de l'association Millière-Raboton (du nom d'un marinier célèbre des amateurs) de ruser avec ce fleuve capricieux dont personne ne peut prévoir les changements de niveaux. Ceux-ci remodèlent à l'infini le paysage et laissent parfois affleurer çà et là des ilots de sable appréciés des colonies de sternes ou des cormorans qui s'y posent et sèchent leurs ailes au soleil.

Ce soir là, les passagers chanceux aperçoivent un castor qui vient d'affuter en forme de crayon un tronc tombé des rives. Tel un orchestre invité impromptu, des grenouilles accompagnent de leur chant une dégustation à bord de produits locaux (rillons, fromage de chèvre) et de Montlouis sec.

Puis, poussée par la bourde, une longue tige de bois maniée par le batelier en l'absence de vent dans les voiles, l'embarcation repart dans la nuit et se fraye un chemin entre les boires - bras morts de la Loire – pour revenir à son port de départ, Amboise. Les voyageurs d'un jour aperçoivent le château de François 1er éclairé surplombant la rivière et l'embarcation. Le récit du marinier, les ramène quelques siècles en arrière parmi une multitude de bateaux (futreaux, chalands, gabares, scutes,...). Ils descendent le fleuve chargés de cargaisons de vin ou de bois et le remontent plein de sel pour rentabiliser le voyage.

Coulés par le rail

Florissant jusqu'au XVIIIe siècle, le trafic fluvial ligérien a été réduit par l'amélioration progressive de l'état des routes. Au XIXe, l'arrivée du rail, beaucoup moins coûteux que le bateau, finit de le détrôner. Depuis les années 1990, de nombreuses associations de passionnés de navigation sur la Loire, reconstruisent des embarcations traditionnelles à partir d'anciens croquis. De plus en plus de bateaux reprennent le cours du fleuve, cette fois pour le faire découvrir aux curieux et touristes amateurs d'évasion, d'histoire et de nature. Tous les deux ans en septembre, ces vieux gréements et leurs capitaines convergent sur les quais d'Orléans lors du Festival de Loire, une grande fête de cinq jours dédiée à la navigation fluviale à l'ancienne (plus de 600 000 visiteurs en 2011).

D'autres mariniers, remettent au goût du jour la tradition de la pêche en eau douce, tel Alex Fagat, pêcheur professionnel et animateur fluvial dans le Maine-et-Loire. Il connaît le fleuve comme la poche étanche jaune de son pantalon imperméable ! Quand il ne pilote pas des touristes sur ses toues cabanées ou sablières, il capture dans ses nasses, ancreaux ou filets traditionnels, brochets, mulet, anguilles ou lamproie qu'il vend aux particuliers ou aux restaurateurs du coin. Paré à virer sur son « Coureur de grève », sur la « Tzigane » de Rêves de Loire en Anjou ou encore sur «la Ritournelle » de l'association Endremage à Chinon?

 

Article paru dans la France Agricole n° 3496 - Juillet 2013

HISSEZ LES VOILES DE LOIRE !
Mariniers de Loire en Touraine et Anjou

Association Milletière-Raboton – T. 06 88 76 57 14 www.milliere-raboton.fr

Endremage. Tel. 06 78 39 93 02

L'Amarante et le Belle-Adèle T. 02 47 95 80 85 www.bateauamarante.com

La Chinonaise T. 06 76 74 51 14 www.bateaux-promenades-chinon.com

Association Boutavent T. 06 83 57 89 20 www.tours-tourisme.fr

Reves de Loire et d'alleurs T. 07 86 18 52 10 www.revesdeloire.fr

Alex Fagat Tel. 06 30 05 55 40 www.terre-et-loire.com

Photo vignette : Marie Remande - Chaumont-sur-Loire, Loir-et-Cher

Rédigé par Marie Remande

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