Hautes pressions sur Copenhague - J#5
Publié le 10 Décembre 2009
Climat: le Protocole de Kyoto non négociable pour les pays en développement
COPENHAGUE (AFP) - Les grands pays en développement réaffirment leur attachement au Protocole de Kyoto qui reste "l'instrument légal" appelant l'ensemble des pays industrialisés à réduire de 40% leurs émissions de gaz à effet de serre d'ici à 2020 par rapport à 1990, dans un document publié jeudi.
Cette position a été arrêtée dans un texte adopté le 30 novembre au cours d'une réunion à huis clos à Pékin associant la Chine, l'Inde, l'Afrique du Sud et le
Brésil, et dont le quotidien français Le Monde publie jeudi pour la première fois copie sur son site internet (www.lemonde.fr). Ce texte a été conçu comme un projet d'accord par les pays en
développement, énumérant leurs critères de succès pour l'accord de Copenhague. Il avait été rédigé comme un contre-feu à un "brouillon", jugé inacceptable, de la présidence danoise,
qui a circulé au cours des dernières semaines.
Le document connu jeudi met en avant l'objectif de limiter la hausse de la température moyenne de la planète à deux degrés. Il réclame une seconde période
d'engagement de réduction des émissions des pays riches entre 2013 et 2020, qui "reprendraient les engagements qui leur étaient assignés sur la première phase (2008-2012) multipliés par
huit". Il demande aux "pays développés qui ne sont pas parties au Protocole", à savoir les Etats-Unis, de souscrire aux mêmes engagements que ceux de Kyoto. Et ces réductions
doivent être "conduites nationalement" et non pas par des mécanismes de compensation à l'extérieur de leurs frontières, selon le texte. Le Protocole additionnel à la convention de
l'ONU sur les changements climatiques conclu en décembre 1997, dit Protocole de Kyoto, visait une réduction mondiale des émissions d'au moins 5% en 2012 par rapport à 1990.En multipliant cet
objectif par huit, les pays industrialisés sont appelés à réduire leurs émissions polluantes de 40% en 2020 par rapport à 1990. Cette réduction vise le haut de la fourchette (moins 25% à 40% en
2020) recommandée par les scientifiques pour limiter la hausse de la température à 2 degrés Celsius.
Les quatre grandes économies émergentes rejettent par ailleurs "toute mesure fiscale unilatérale" de la part des pays industrialisés, comme une taxe carbone aux frontières envisagée par les Etats-Unis et certains pays européens. Enfin, ils réclament la création d'un Fonds spécial sous les auspices de la Convention des Nations unies pour les changements climatiques et rendant compte directement aux Etats parties.
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