Ironie du sort de l'Amazonie!

Publié le 21 Décembre 2006

Je viens de recevoir ce texte qui circule actuellement sur Internet. Je n'ai pas pu vérifier  si ce ministre brésilien a bien prononcé ces paroles et si comme le dit le message, la presse américaine n'a pas publié ce texte, mais je le trouve fort intéressant de toute façon. Il nous fait réfléchir sur notre vision unilatérale du monde. Et m'amène à penser une fois de plus que prendre un peu le distance a du bon!  N'hésitez pas à réagir et laisser un commentaire!

Pendant un débat dans une université aux États-unis, le ministre de l'Éducation Cristovam Buarque, fut interrogé sur ce qu'il pensait au sujet de l'internationalisation de l'Amazonie.

Le jeune étudiant américain commença sa question en affirmant qu'il espérait une réponse d'un humaniste et non d'un Brésilien.

La réponse de M. Cristovam Buarque:

"En effet, en tant que Brésilien je m'élèverais tout simplement contre l'internationalisation de l'Amazonie. Quelle que soit l'insuffisance de l'attention de nos gouvernements pour ce patrimoine, il est nôtre.

En tant qu'humaniste, conscient du risque de dégradation du milieu ambiant dont souffre l'Amazonie, je peux imaginer que l'Amazonie soit internationalisée, comme du reste tout ce qui a de l'importance pour toute l'humanité.

Si, au nom d'une éthique humaniste, nous devions internationaliser l'Amazonie, alors nous devrions internationaliser les réserves de pétrole du monde entier.
Le pétrole est aussi important pour le bien-être de l'humanité que l'Amazonie l'est pour notre avenir. Et malgré cela, les maîtres des réserves de pétrole se sentent le droit d'augmenter ou de diminuer l'extraction de pétrole, comme d'augmenter ou non son prix. De la même manière, on devrait internationaliser le capital financier des pays riches.

Si l'Amazonie est une réserve pour tous les hommes, elle ne peut être brûlée par la volonté de son   propriétaire, ou d'un pays. Brûler l'Amazonie, c'est aussi grave que le chômage provoqué par les décisions arbitraires des spéculateurs de l'économie globale. Nous ne pouvons pas laisser les réserves financières brûler des pays entiers pour le bon plaisir de la spéculation.

Avant l'Amazonie, j'aimerai assister à l'internationalisation de tous les grands musées du monde. Le Louvre ne doit pas appartenir à la seule France.
Chaque musée du monde est le gardien des plus belles oeuvres produites par le génie humain. On ne peut pas laisser ce patrimoine culturel, au même titre que le patrimoine naturel de l'Amazonie, être manipulé et détruit selon la fantaisie d'un seul propriétaire ou d'un seul pays.  Il y a quelque temps, un millionnaire japonais a décidé d'enterrer avec lui le tableau d'un grand maître. Avant que cela n'arrive, il faudrait internationaliser ce tableau.

Pendant que cette rencontre se déroule, les Nations unies organisent le Forum du Millénaire, mais certains Présidents de pays ont eu des difficultés pour y assister, à cause de difficultés aux frontières des  États-unis. Je crois donc qu'il faudrait que New York, lieu  du siège des Nations unies, soit internationalisé. Au moins Manhattan devrait appartenir à toute l'humanité. Comme du reste Paris, Venise, Rome, Londres, Rio de Janeiro, Brasília, Recife, chaque ville avec sa beauté particulière, et son histoire du monde devraient appartenir au monde entier.

Si les États-Unis veulent internationaliser l'Amazonie à cause du risque que fait courir le fait de la laisser entre les mains des Brésiliens, alors internationalisons aussi tout l'arsenal nucléaire des États-unis. Ne serait-ce que par ce qu'ils sont capables d'utiliser de telles armes, ce  qui provoquerait une destruction mille fois plus vaste que les déplorables incendies des forêts brésiliennes. 

Au cours de leurs débats, les actuels candidats à la Présidence des Etats-Unis ont soutenu l'idée d'une internationalisation des réserves forestières du monde en échange d'un effacement de la dette. Commençons donc par utiliser cette dette pour s'assurer que tous les enfants du monde aient la possibilité de manger et d'aller à l'école. Internationalisons les enfants, en les traitant, où qu'ils naissent, comme un patrimoine qui mérite l'attention du monde entie, davantage encore que l'Amazonie. Quand les dirigeants du monde traiteront les enfants pauvres du monde comme  un Patrimoine de l'Humanité, ils ne les laisseront pas travailler alors qu'ils devraient aller à l'école, ils ne les laisseront pas mourir alors qu'ils devraient vivre.

En tant qu'humaniste, j'accepte de défendre l'idée d'une internationalisation du monde. Mais tant que le monde me traitera comme un Brésilien, je lutterai pour que l'Amazonie soit à nous. Et seulement à nous ! "

Rédigé par Marie Remande-Archer

Publié dans #articles généralistes

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M
t'es qui toi ("Moi")?
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M
Enfait, tout dépend du point de vue... On peux considerer une euvre d'art comme l'expression du génie humain , et par cela l'internationalisé. Mais on peux aussi voir qu'un tableau n'a ete possible que par la protection d'un roi, c'est a dire d'un gouvernement, et qu'il est normal que le gouvernement qui a rendu possible la création d'un tableau le garde dans son musée!Quant aux forets, elles peuvent aussi faire partit de propriété privé, permettre l'internationalisation de celle si , c'est supprimer la propriété privé.Dans un systeme capitaliste, la propriété privée reste, mais les externalité négative doivent disparaitre. C'est a dire qu'on peux exploiter une foret a la condition que sa ne nuit aucunement à l'humanité.
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M
certes les exemples cités ne sont pas similaires, mais il a poussé le bouchon de manière provocatrice pour éveiller la conscience de ce jeune étudiant. Si on va un peu plus loin, comme ces réalisations ont été faites par l'homme, elles appartiennent au génie humain, donc au patrimoine humain...
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A
Ce ministre brésilien semble avoir un sens certain de la répartie - ou peut-être des réponses bien préparées aux prévisibles critiques auxquelles il doit répondre. Les exemples qu'il a choisis ne sont néanmoins similaires qu'en partie seulement à la situation de l'Amazonie. En effet, Paris, Venise, Rome, Londres et leurs trésors culturels ont été construites par la main de l'homme, tout comme la technologie nucléaire nord-américaine. A l'inverse, la forêt amazonienne, tout comme d'autres trésors de la nature, a été reçue en héritage, confiée en dépôt à la nation brésilienne au nom de l'humanité tout entière. Rome n'a pas précédé la civilisation romaine. L'Amazonie n'a quant à elle pas entendu l'homme pour faire son oeuvre...
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